Pour la conception et la réalisation des aménagements intérieurs du learning center de l'université de Montpellier, l'agence SCAU s'est associée à la designer textile Aurélie Mossé.

 

Cette collaboration se situe dans la continuité de démarches de recherche lancées autour de l'architecture textile (avec par exemple le travail de thèse réalisé dans les murs de l'agence par la doctorante designer Anna Saint-Pierre), et plus généralement autour des différentes temporalités de ce qui constitue le bâtiment. Le lieu d'un learning center, équipement emblématique de la production architecturale contemporaine en tant qu'il exacerbe les demandes de "flexibilité" ou encore d'"adaptabilité", est un terrain de jeu idéal pour mettre en application ces démarches, et tenter un dialogue entre les méthodologies et les temporalités de l'architecture et du design. Un même objectif intéresse l'architecte et le designer : que la signification du lieu lui vienne de ses usages, plus que des intentions des concepteurs. Le croisement des disciplines et la textilisation de l'architecture le permettront-ils ?

 

"En écho aux feuilles qui définissent le projet de l’Atrium, le textile vient prolonger l’architecture du bâtiment en évoquant l’univers du livre et de l’écriture par l’intermédiaire de subtils jeux de superpositions et de graphisme. Les matières jouent de la transparence et de la légèreté. Différentes qualités de voiles unis, subtilement tramés, s’additionnent et se superposent pour évoquer la profondeur et la sensualité des pages d’un livre que l’on tourne, que l’on égraine une à une. Ces superpositions abstraites sont déclinées dans des nuances de blanc et gris colorés, suggérant des effets de calques, de perspectives atmosphériques. Elles viennent conférer un aspect vaporeux, presque évanescent aux principaux volumes qu’elles enveloppent. Ces superpositions s’amenuisent, se font plus silencieuses par endroit. Elles deviennent alors écrans, surfaces animées par des jeux de projection et d’éclairage au cœur de l’espace du surf. A proximité de l’entrée de zones spécifiques telles celles de l’accueil de la bibliothèque universitaire ou de l’amphithéâtre, ces pages blanches se parent progressivement de signes graphiques. Imprimé, le textile devient alors nuée typographique permettant au visiteur de s’orienter aussi bien qu’au bâtiment de décliner une poétique sensible du textuel." (Aurélie Mossé)

 

Images : maquettes d’étude, work in progress