« Lieux de vie[ux] », workshop SCAU architecture / ENSAD

 

Berdaguer et Péjus, After…, 2001, Le Monument Continu, Superstudio, 1971

 

Le workshop « Lieux de vie[ux] », première action du partenariat PLACEBO avec les Arts Décos de Paris, a été organisé avec le département de « design textile et matière » de l’école (dirigé par Aurélie Mossé et Jean-François Bassereau) pour traiter la question particulière du vieillissement des populations. Les étudiants ont été invités à travailler les enjeux suivants : en dialogue avec l’architecture dans lequel il s’insère, comment le design textile peut-il traiter la relation des patients à leur mémoire, traiter la question de l’intimité et du chez-soi, ou encore traiter la question de la perte des repères et de la désorientation ?

 

 

Arakawa et Gins, l’architecture contre la mort

 

Le projet d’Elise Ory et Nicolas Quet, « Soigner son intérieur », traite une situation de plus en plus courante, celle du vieillissement à domicile, loin des EHPAD et établissements spécialisés. Cette situation est ici abordée via une problématique particulière, celle de la déficience visuelle. En partant des normes prévues pour les établissements réglementés (couleurs, contrastes, …), et en élargissant, transformant, personnalisant ces normes, les étudiants ont abouti à la proposition d’un Kit du décorateur/prescrip­teur, un outil expérimental adaptable à des espaces domestiques non formatés, permettant d’accompagner l’évolution de la vision.

 

 

Elise Ory et Nicolas Quet, « Soigner son intérieur » (Réalisé dans le cadre d’un partenariat entre l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs et SCAU – Réalisation à titre non commercial).

 

Lou Ramage, Marine Montiel et Sophie Zampieri ont cherché à intégrer leur réflexion dans un EHPAD, en y traitant une question essentielle : comment, dans ce lieu partagé avec d’autres, parfois bruyant et souvent impersonnel, construire temporairement un « chez-soi » pour accueillir ses proches ? La proposition – « Retrouve-moi à la cabane » - s’inspire des cabanes enfantines, espaces magiques construits avec les moyens du bord, fabriquant un ailleurs imaginaire au-dessous d’un drap tendu entre deux chaises. De même, dans l’espace collectif de l’EHPAD, une installation malléable en feutre, articulée par des poulies et contrepoids en plâtre, se déplie. Et le mécanisme d’ouverture active dans le même temps le déploiement d’un jeu d’odeurs, ritualisant un peu plus le moment de l’accueil.  

 

Lou Ramage, Marine Montiel et Sophie Zampieri, « Retrouve-moi à la cabane» (Réalisé dans le cadre d’un partenariat entre l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs et SCAU – Réalisation à titre non commercial).

 

Astrid Commeigne et Lucie Maine, dans le projet « Accueillir à l’EHPAD, parcours et passages de vie », ont voulu apporter un autre regard sur un espace essentiel des établissements : le lieu de l’entrée, de l’interface avec la ville. Souvent réduite à un simple sas, réduisant le moment du passage à une dimension technique et lui ôtant toute portée symbolique, cette entrée ne peut-elle pas, au contraire, être exagérée, rallongée, magnifiée ? Cette réflexion a mené à la proposition d’un espace immersif, producteur d’une séquence artistique et sensorielle, et fabriquant un entre-deux brouillant les frontières entre la ville et l’établissement.

 

 

Astrid Commeigne et Lucie Maine, « Accueillir à l’EHPAD, parcours et passages de vie » (Réalisé dans le cadre d’un partenariat entre l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs et SCAU – Réalisation à titre non commercial).